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Prix Albert Londres

Victor castanet

Victor Castanet est journaliste indépendant, auteur du best-seller Les Fossoyeurs – réimprimé 14 fois depuis sa sortie fin janvier. Pendant trois ans, il a enquêté sur Orpéa, le numéro un mondial du secteur des Établissements d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes. Et ses révélations pointent, aussi, les défaillances du système de santé français. Ce livre, il l’a fait au nom de son grand-père, Antoine, qui lui a appris ce qu’était “une vie de panache, d’insouciance et de grandes réflexions”. D’ailleurs, après cinq ans (de réflexion) à dompter le flux de l’info mondiale pour I-Télé et Canal +, il avait tout arrêté pour faire son métier autrement.

Philippe pujol

Philippe Pujol est journaliste. Il se croyait “rédacteur, deuxième échelon”, payé au SMIC à La Marseillaise quand il s’est retrouvé propulsé, par la magie du Prix Albert-Londres, grand reporter “au style plein d’audace et de fulgurances”. Il opine désormais du bonnet, l’air blasé, quand on le compare à Céline et Truman Capote. Son deuxième livre La Fabrique du Monstre, sur les “systèmes” marseillais est sorti en janvier 2016 aux Arènes. Il collabore à Sept.Info, un média d’enquête basé à Fribourg, en Suisse.

Delphine saubaber

Delphine Saubaber commence une nouvelle vie de scénariste. Pendant presque quinze ans, elle a écrit des choses qui dépassaient (parfois) la fiction : c’était dans les pages de L’Express, où elle a été grand reporter. En 2010, elle a reçu le Prix Albert-Londres – ce qui n’est pas mal du tout. Elle a été récompensée pour un portrait de Radovan Karadzic, une chasse à l’homme en Calabre, le combat d’une mère contre la mafia et des articles sur l’ouverture des archives de la police politique en Roumanie. Elle a co-écrit un livre intitulé Vies de mafia (2011, Stock), c’est dire si elle connaît du monde.

Cécile allegra

Cécile Allegra est journaliste et réalisatrice de documentaires. Elle présente aujourd’hui même, en première mondiale, au FIFDH, Anatomie d’un Crime. Quel crime ? Un crime de guerre – des viols systématiques jamais encore dévoilés – qu’elle a découvert en cours d’enquête, en Libye. Son précédent film, Voyage en Barbarie avec Delphine Deloget, a été distingué par le prix Albert Londres. Il racontait l’errance, du Caire à la Suède, de six survivants de camps de torture dans le Sinaï. Elle sait donc mettre la plume (et la caméra) dans la plaie. Elle essaie aussi de réparer les vivants. Pour que les victimes de torture réapprennent à vivre, elle a créé, à Conques, un village français, une petite ONG, Limbo.

Ksenia bolchakova et alexandra jousset

Ksenia Bolchakova et Alexandra Jousset sont journalistes, prix Albert-Londres cette année pour Wagner, l’armée de l’ombre de Poutine, une enquête dont le jury a souligné le caractère  « fouillé et implacable ». C’est sûr qu’elles savent porter la plume – ou plutôt la caméra – dans la plaie. Ksenia, a été, pendant six ans, correspondante de France 24 et TF1 à Moscou (une tradition familiale sans doute : son père était correspondant à Paris de La Pravda, ça veut dire « la vérité« ). Alexandra a longtemps sillonné les lignes de front, du Yémen à l’Afghanistan. Elle vient de lancer sur Arte, Sources, une émission qui comme son nom l’indique, décortique les techniques du journalisme d’investigation, celui-là même qui permet – en coupant et recoupant (les faits), en vérifiant et revérifiant (les sources) – d’établir la vérité.

Fabrice launay

Fabrice Launay est journaliste et réalisateur. Il filme et réalise des grands reportages – dont une enquête au Sri Lanka récompensée par le Prix Albert Londres. Après dix ans en Asie, il avait envie de changer d’air et a quitté Bangkok pour Orléans. Ça a marché. Il tourne avec Vanessa Dougnac et Claire Braud Wonderful War, pour ARTE.

Sylvain louvet et ludovic gaillard

Sylvain Louvet et Ludovic Gaillard sont journalistes et réalisateurs. Sylvain est également trésorier de Fake Off (une association d’éducation aux médias qu’il a fondé avec la youtubeuse Aude Favre) et producteur chez Babel Press. Il a été journaliste d’investigation pour Upside, pour Premières Lignes (il était justement en première ligne lors de l’attentat contre Charlie Hebdo) et à l’agence CAPA. Il a réalisé des magazines d’enquête et des documentaires pour Envoyé Spécial et Spécial investigation et a fait partie de la rédaction de Cash Investigation. Ludovic est aussi monteur indépendant. Il a travaillé à New Delhi pour Canal+, Arte, TF1, Spicee et France TV en particulier pour La Guerre de la polio récompensé par le Prix Albert Londres en 2014.

Alexis marant

Alexis Marant est réalisateur de documentaires et lauréat du Prix Albert Londres, pour une enquête sur l’infanticide en Asie. Car mettre la plume dans la plaie c’est, aussi, recueillir la parole d’une mère qui a empoisonné son bébé parce que c’était une fille (trois cuillerées de jus de tabac). Il vient de quitter l’agence de presse Capa après y avoir réalisé vingt films en vingt ans. Sinon, il refuse d’avoir un sujet de prédilection, s’intéresse à tout, n’est spécialiste de rien. Un rapide coup d’œil à sa filmographie ne dit rien d’autre : on y croise des propagandistes de Daech, des travailleurs pauvres, des homophobes, des adolescentes qui se prostituent, des grands singes, des spéculateurs indiens. Ah! Un pygmée qui fait du cinéma.

Anne poiret

Anne Poiret est journaliste, réalisatrice de documentaires et lauréate (à 30 ans) du prix Albert Londres. Le jour où la préfecture de police lui a accordé deux passeports français – fort pratiques pour jongler entre les demandes de visas – elle a compris qu’elle était grand reporter. Parmi ses terrains, il y a, classés de 1 à 178 par le Fragile State Index, du plus instable au plus sûr : le Yémen (1), le Soudan du Sud (3), l’Irak (13), le Pakistan (23), la Libye (28), l’Égypte (34), le Sri Lanka (46), le Cambodge (54), la Chine (88), la Namibie (107), la France (160), la Suisse (176), et même un pays qui n’en n’est pas – le Réfugistan – qu’elle a exploré pour ARTE. Elle dit : “J’aime les après-guerres, les demi-teintes et les situations complexes.” On la croit sur parole. Son prochain film s’intitulera d’ailleurs Mossoul, après la guerre. Elle vient de finir Mon pays vend des armes – un film pour France 5 et un livre aux Arènes. Elle fait partie du comité éditorial de Disclose.ngo, un nouveau média d’investigation.

Doan bui

Doan Bui est grand reporter à L’Obs, lauréate du prix Albert Londres pour une enquête sur les frontières de l’Europe (elle arrive d’ailleurs de la frontière polono-ukrainienne). Elle dit : “J’ai toujours pensé que le journalisme et l’écriture ce n’était pas pour les gens comme moi.” Vraiment ? Elle a publié Le Silence de mon père : un récit à la première personne qu’elle a mis onze ans à écrire et deux bandes dessinées documentaires avec la dessinatrice Leslie Plée, Fake News et C’est quoi, un terroriste? Son premier roman, La Tour, a été salué par la critique. Il raconte à la manière (assumée) de Georges Pérec dans La Vie Mode d’Emploi, la vie des habitants d’un immeuble parisien du XIIIe arrondissement.

Emmanuel duparcq

Emmanuel Duparcq est journaliste à l’AFP depuis toujours, c’est-à-dire depuis sa sortie du CFJ. En 2005, pour son premier poste à l’étranger, on l’envoie couvrir la guerre à Kaboul. Ça le passionne. Il décide de rester et passe presque dix ans en Afghanistan et au Pakistan. Sa technique pour approcher et décrypter les réseaux des djihadistes talibans et d’Al-Qaïda : le profil bas et la tenue locale. En 2011, le jury du prix Albert Londres le distingue pour des “enquêtes bourrées de talent, qui parviennent à donner chair et corps à des dépêches d’agence”. Et souligne “aucun des reportages primés n’aété effectué en compagnie de forces armées”. Pour changer d’air, il vient de quitter Islamabad pour la place de la Bourse. Ça a été radical – y compris pour sa garde-robe, du chic pachtoune au glam’ parisien, sans transition.

Sylvie kauffmann

Sylvie Kauffmann est éditorialiste au Monde. Elle a rejoint le journal au siècle dernier, après l’AFP où elle a appris la passion pour l’actualité internationale et pour un journalisme créatif et qui doute. Correspondante à l’étranger ? “Le plus beau métier du Monde”, dit-elle. A Moscou, Washington, New York ou en Asie, elle a pris goût aux révolutions de toutes sortes. (La Pologne est son pays de cœur). Maintenant, elle chronique sagement au Monde et au New York Times mais elle a été la première femme à diriger la rédaction du journal. Et là, on dit : “Big up !”

Serge michel

Serge Michel est grand reporter, rédacteur en chef du Monde Afrique, et ancien directeur adjoint des rédactions au Monde. En 2001, il obtient le prix Albert Londres pour ses reportages en Iran, publiés dans Le FigaroLe Point et Le Temps. En 2005, alors au magazine suisse L’Hebdo, il fonde le Bondy Blog en banlieue parisienne. Il est le co-auteur, avec Michel Beuret et Paolo Woods, de La Chinafrique (2008, traduit en dix langues). Il a traversé sans encombre l’Irak, l’Afghanistan et la Somalie mais dit parfois qu’une rédaction parisienne est un terrain autrement plus dangereux.