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Data-journalistes et futuristes de l’info

Karen bastien & françois prosper

Karen Bastien et François Prosper sont data-journalistes. Ils ont fondé WeDoData, une agence de design d’informations, après avoir travaillé (ensemble et séparément) à Libération. Karen, serial entrepreneur du journalisme, avait également cofondé le mensuel Terra Eco. Et François avait travaillé à Idé, studio de ce qu’on appelait encore “infographie” (les gens dans le vent disent dataviz). Quand ils étaient petits, ils ne voulaient être ni boulangers ni cheminots, comme leurs parents et ont adoré l’école – le CFJ pour l’une et les Arts Déco pour l’autre – où ils ont tout appris, sauf comment être patrons.

Lars brandstäter

Lars Brandstäter est data-visualiseur. Sa société, Fleetmon, récupère les données de géolocalisation de la marine marchande mondiale – 500 000 cargos quand même – et propose des visualisations et des analyses de trafic en temps réel. Il n’a jamais vécu ailleurs qu’à Rostock sur la mer Baltique mais le petit satellite luxembourgeois qu’il utilise est en orbite à 800 km de la terre.

John burn-murdoch

John Burn-Murdoch est data-journaliste au Financial Times, le quotidien mondial aux millions d’abonnés. Il enseigne à l’école de journalisme de l’University of London et transmet à ses étudiants sa passion pour les statistiques et les camemberts. Il veut croire qu’une bonne infographie peut faire changer l’opinion publique et le monde.

Jean-laurent cassely 

Jean-Laurent Cassely est journaliste. Il écrit – surtout pour Slate – sur les transformations de la ville contemporaine et l’évolution des modes de consommation. Le magazine Zéphyr l’a, à ce titre, qualifié d’“hipstérologue”. Ce qui n’est pas tout à fait exact : il explore aussi les zones périurbaines et les dynamiques du déclassement social. Il est l’auteur de La révolte des premiers de la classe, un essai sur les diplômés d’écoles de commerce qui se reconvertissent dans les métiers de bouche, et de No Fake, une enquête consacrée à la recherche d’authenticité. Il travaille sur le Cahier de Tendance 2020 de la Fondation Jean Jaurès – qui détecte les “signaux faibles” à l’œuvre dans la société française. Avec Jérôme Fourquet, il vient de publier une note pour ce think tank sur les dimensions politiques, culturelles et spatiales du kebab.

Caroline goulard

Caroline Goulard est Lady Data. Cette jeune femme pressée était encore étudiante à Sciences-Po Rennes quand elle a co-fondé Dataveyes, une agence spécialisée dans la visualisation interactive de données.

Maarten lambrechts

Maarten Lambrechts est data journaliste et consultant et “visualiseur”. Étonnant, pourrait-on penser, pour le tenant d’un Master en “sylviculture et conservation de la nature”. Mais qui dit protection de la nature dit gestion du territoire, et donc usage stratégique de cartes et de graphiques. Donc de données. Au début, Maarten a été économiste agricole, qui reconfigure des espaces physiques (en Belgique, en Bolivie…). Puis il est devenu webmaster, qui reconfigure des espaces virtuels. Pour MO*, un magazine de politique internationale, il a pensé la nouvelle formule 100% numérique : MO.be. C’est comme ça qu’il est devenu journaliste et visualiseur, sachant débusquer les bonnes histoires cachées dans les données et les raconter, sous forme de diagrammes et autres courbes, à un public ébahi.

Samuel laurent

Samuel Laurent est chef des “décodeurs” du Monde, une rubrique dédiée au datajournalisme, à la pédagogie de l’info et à la vérification factuelle, comme son slogan “Venons-en aux faits” l’indique. Il l’a lancée en 2014. Avant le Monde.fr, il a passé quatre ans au Figaro.fr, à naviguer entre culture web et politique. Il est passionné par les réseaux sociaux, et apparemment c’est réciproque : près de 100 000 personnes le suivent sur Twitter. Son activité parfois un peu trop frénétique l’a conduit à être l’un des journalistes les plus trollés de France. Il n’a toujours pas de tendinite au pouce.

Benoît lucet

Benoît Lucet est concepteur data chez Dataveyes, un studio qui transforme – pour des institutions, des médias, des marques – les données en informations. Pour ce faire, il faut inventer des langages visuels et des interfaces qui connectent les utilisateurs aux infos, et c’est justement son métier. Il est ingénieur en informatique, diplômé de l’INSA à Rennes. Sur son temps libre, il s’adonne à des plaisirs simples : les mathématiques, l’intelligence artificielle et les crypto-monnaies. Il vient de s’acheter ses premiers bitcoins.

Florent maurin

Florent Maurin est game designer. Ou chef d’entreprise. Ou journaliste. Il a obtenu un bac scientifique, puis fait des études d’économie, puis une école de journalisme. Ouf ! Il savait enfin exactement de quoi son avenir serait fait : le grand reportage, la “plume dans la plaie”, tout ça. Ce sera J’aime lire et Okapi. Chez Bayard presse, où il a travaillé 10 ans, il a été éditeur. Puis reporter. Puis concepteur web. Finalement, il a créé The Pixel Hunt, une entreprise qui fabrique un truc qui n’existait pas quand il était petit : des jeux vidéo journalistiques. Il est auteur de plusieurs newsgames, des modules au carrefour de l’info et du jeu, pour Le Monde, Radio France et FranceTV.

Ellie uyttenbroek et ari versluis

Ellie Uyttenbroek et Ari Versluis sont respectivement styliste et photographe. Ensemble, ils sont auteurs de la série documentaire au long cours Exactitudes, qui, 25 ans, 6 livres, des dizaines d’expositions et des centaines de publications dans la presse mondiale plus tard, continue de capter le Zeitgeist, l’esprit du moment. Ari enseigne la photographie à l’Académie Royale des Beaux-Arts de La Haye, conduit des ateliers (Tate Modern) et travaille pour des magazines de mode (Vogue, Purple, Numéro, i-D) et des marques (Helmut Lang, Gucci, Versace). Ellie vient de publier Ethnomania, à partir des fonds photographiques du Wereldmuseum, le Musée de l’Homme de Rotterdam, la ville où, une nuit de 1994, elle a imaginé avec Ari, Exactitudes, une enquête ethnographique du XXIe siècle.

Nicolas vanderbiest

Nicolas Vanderbiest est doctorant à l’Université Catholique de Louvain. La thèse qu’il écrit au Laboratoire d’Analyse des Systèmes de Communication des Organisations – le Lasco donc – porte sur la gestion des crises numériques dans le monde des affaires, autrement dit, les bad buzz. Il en tient un décompte scrupuleux : 453 bad buzz à l’heure où nous écrivons ces lignes. Il met à profit son expertise en enseignant les relations publiques et en intervenant fréquemment à la RTBF (les Décodeurs, A votre avis). Pour la présidentielle française, il a analysé les empreintes numériques des politiques, c’était très éclairant. Tous les vies digitales de Nicolas sont réunies sur son site repubutatiolab.com.

Maxime vaudano

Maxime Vaudano, 24 ans, est journaliste au Monde, tendance Décodeurs. Il aime manipuler des bases de données et des tableurs pour tenter de leur donner du sens. Mais pour rester crédible, il continue à écrire des articles. Il a co-fondé en 2012 un site consacré aux promesses de François Hollande Luipresident.fr, a remporté le prix Google de l’innovation en journalisme et va devenir un livre. C’est instructif. Au moins autant que Docteur Tipp and Mister TAFTA, son livre sur le traité transatlantique. Il failli perdre son statut de plus jeune membre de la rédaction, mais l’a vite regagné quand le stagiaire est parti.

Jeremy white

Jeremy White est rédacteur en chef de l’infographie et du journalisme visuel au New York Times. Il maîtrise l’art de mettre en images les données comme personne. Il sait aussi transformer l’actualité en vidéos immersives et percutantes : une image vaut mille mots. Il a été distingué par des dizaines de prix de la Society for News Design, 4 nominations aux Emmy (les Oscars de l’audiovisuel) et 1 Pulitzer, pour la couverture de la pandémie.