Steven appleby
Steven Appleby est artiste et dessinateur de presse. Dragman, un roman graphique (son premier) a été distingué en 2021 par le Prix du jury à Angoulême. Un prix qui récompense une œuvre qui n’entre dans aucune case. C’est justement le cas de Steven, femme trans qui a gardé le prénom et le sexe de sa naissance. Il (ou elle : “I’m easy!”) a publié son premier comic strip il y a 35 ans dans le magazine culte et culturel New Musical Express, puis acquis une solide notoriété en dessinant pour les journaux anglais. Son thème favori ? La bizarrerie des gens normaux. Ou le contraire.
Frédéric benaglia
Frédéric Benaglia est directeur artistique des revues lecture chez Bayard Presse (J’aime lire, Je bouquine). Son métier consiste à inventer l’aspect visuel des magazines : les dessins, les couleurs, et même la forme des lettres (on dit charte graphique, maquette et typographie). Il est aussi dessinateur : il illustre Adélidélo, la petite héroïne de Pomme d’api et plein d’autres livres jeunesse. Il est diplômé de l’école Estienne à Paris (on dit École supérieure des arts et industries graphiques).
Marc boutavant
Marc Boutavant est auteur et illustrateur. Il a grandi dans un village en lisant Le Journal de Mickey et un jour, on ne sait pas comment, il s’est retrouvé à Paris à étudier les arts graphiques. Un autre jour, juste avant l’an 2000, “un stylet en plastique m’a poussé dans la main droite. Ça a été la révolution”. Il s’est mis à dessiner sur ordinateur et a intégré l’atelier des Vosges où bullaient (jeux de mots) plein d’auteurs nouveaux et intéressants. Emmanuel Guibert lui propose de dessiner l’histoire d’un petit âne comme vous et moi. “Pas question, la BD, c’est trop fatiguant”. On connaît la suite : dix-sept ans que ca dure – chaque mois dans J’aime Lire et en épisodes télévisés. En 2007, son héros Mouk, vaguement petit ours, vaguement lui-même, fait le tour du monde à vélo, puis devient un dessin animé. En 2013, il illustre le premier roman d’une série écrite par Colas Gutman. C’est Chien pourri (qui ressemble fort à un autre chien, Dix-huit dans Ariol, mais chut).
Christophe blain
Christophe Blain est scénariste et dessinateur de bande dessinée, que dis-je, Mesdames Messieurs, c’est l’auteur, avec Jean-Marc Jancovici, du plus gros succès littéraire de l’année, pas loin d’un million d’exemplaires écoulés : Un monde sans fin. Tout avait commencé à deux pas d’ici, alors qu’il partageait son atelier avec la fine fleur du Neuvième Art (Riad Sattouf, Marjane Satrapi, Mathieu Sapin). Un jour, il invente Isaac le Pirate et rafle le prix de la meilleure BD au festival d’Angoulême. Il se plonge alors dans les coulisses de la République française sous Villepin : Quai d’Orsay devient un best seller et un film de Tavernier. Et rebelote à Angoulême. Il vient de publier, avec Joann Sfar, un hommage au héros (ou est-ce un anti-héros ?) d’une BD française culte publiée pendant 40 ans : Blueberry.
Bahareh akrami
Bahareh Akrami est illustratrice et mais elle préfère dire qu’elle “dessine comme elle parle”. Elle publie des comptes-rendus dessinés de ce qui se passe dans les tribunaux (puisque les photos y sont interdites). Elle a raconté le procès des attentats de 2015 par l’État Islamique en France dans un roman graphique, On aurait aimé savoir.
Claire braud
Claire Braud est auteure de bande dessinée. Son album Mambo a reçu le prix Artemisia de la BD féminine, proclamé chaque année le jour de la naissance de Simone de Beauvoir, ce qui ne l’a pas empêchée de s’attaquer à un sujet pas forcément féminin pour son album Chantier interdit au public. C’est l’adaptation d’une thèse de sociologie sur les conditions de travail dans les grandes entreprises du bâtiment français. Elle a co-réalisé, avec Vanessa Dougnac et Fabrice Launay, un documentaire en animation pour ARTE : A Wonderful War.
Charles berberian et michèle standjofski
Charles Berberian et Michèle Standjofski sont auteurs de bande dessinée. L’une dirige la filière illustration et BD à l’Académie libanaise des Beaux-Arts. L’autre a longtemps constitué la moitié de Dupuy-Berberian, un duo prolifique distingué par le Grand prix de la ville d’Angoulême pour une œuvre réalisée à 4 mains et 2 crayons, sans que, fait rarissime, l’on puisse distinguer le scénariste du dessinateur. Charles vient de publier Les Amants de Shamhat “un épique ménage à trois en Mésopotamie” et Michèle, Antonio, qui suit les pérégrinations d’un de ses aïeux mythomanes.
Patrick chappatte
Patrick Chappatte est dessinateur de presse. Depuis toujours en Une du Temps, le dimanche pour la Neue Zürcher Zeitung et souvent pour le New York Times. Il a été le premier non-américain à être distingué par l’Overseas Press Club of America, catégorie “best cartoons on international affairs”. Il est également auteur de reportages en bande dessinée : à Gaza en guerre, dans les bidonvilles de Nairobi, avec les gangs du Guatemala et dans les couloirs de la mort américains. Avec Plantu et Kofi Annan, il préside la fondation Cartooning for Peace, un réseau international de 145 dessinateurs et caricaturistes dont l’engagement consiste à “ne pas baisser le crayon”.
Tommy dessine
Tommy Dessine est, comme son pseudo judicieusement choisi l’indique, dessinateur. Il est aussi dijonnais d’origine et diplômé de Sciences Po. Après avoir dirigé un groupe du CAC 40, il a mis de côté sa passion pour le management afin de se consacrer – au soulagement de ses parents – à une activité sérieuse. Dessin de presse, illustrations en direct, croquis, la holding Tommy Dessine Inc. propose une large gamme de produits de qualité, dont un échantillon représentatif vous est proposé aujourd’hui. Le reste de la gamme sur tommydessine.com.
Anne didier & olivier muller
Anne Didier et Olivier Muller sont auteurs de bande dessinée. Pour s’amuser, un jour, ils ont inventé Anatole Latuile, un écolier gaffeur. 180 numéros de J’aime Lire plus tard, le coquin hirsute (ou le contraire) a toujours neuf ans, a toujours la même maîtresse et est toujours dessiné par Clément Devaux. Anatole Latuile c’est aussi 13 best-sellers de la collection BD Kids de Bayard, 52 épisodes d’un dessin animé sur France 3 et 1 escape game à Paris. Mazette ! Est-ce qu’il y a une vie sans Anatole ? Oui, une autre BD – Émile et Margot. Et une vie avant Anatole ? Anne était prof de français avec une idée fixe : donner le goût de l’écriture. Finalement, c’est elle qui a fini par prendre la plume. Quant à Olivier, il a été bibliothécaire dans une maison d’enfants à caractère social et il lui arrive d’écrire des livrets d’opéra pour enfants.
Antoine dole
Antoine Dole a.k.a. Mr Tan est auteur de romans et de bandes dessinées. Quand il avait 14 ans, il était timide, alors il a commencé à dessiner dans ses cahiers une petite fille qui lui permettait de dire tout haut ce qu’il pensait tout bas. C’est ainsi qu’est née Mortelle Adèle, qui clame, entre autres : “Moi j’aime personne et j’aime pas tout le reste” et “Poussez-vous les moches !”. Depuis, les 16 tomes de la BD Mortelle Adèle se sont vendus à 2 250 000 exemplaires. Et ce n’est que le début : il existe un magazine Mortelle Adèle (Mickey n’a qu’à bien se tenir), des produits dérivés Mortelle Adèle, une chanson Mortelle Adèle en duo avec Aldebert et même un album collector, Mortelle Adèle au pays des contes défaits. Mais tout ça ne serait jamais arrivé sans internet : pendant ses études, Antoine a tenu un blog où il publiait des textes littéraires. Un éditeur les a découverts et lui a proposé de publier son premier roman. Depuis, il écrit beaucoup (12 romans et 70 albums de BD, quand même) et continue de créer des personnages qui, tous, « questionnent les normes« . Le dernier-né s’appelle Simon Portepoisse.
élodie dornand de rouville
Elodie Dornand de Rouville est artiste et illustratrice. Diplômée des Beaux-Arts de Paris, elle s’installe en Corée sur un coup de tête, parce qu’elle aime être lost in translation. Sérigraphie, installation, dessin, peinture, graffiti-paper, sound-mapping : elle multiplie les médias et les perspectives et expose régulièrement à Séoul depuis 2005. Elle a été artiste en résidence à Beppu au Japon, invitée de l’Institut français de Fukuoka, du Art Festival de Yeosu et du Mac Val de Créteil. A l’occasion de l’année France-Corée, elle a publié à l’Atelier des Cahiers Croquis de Corée, un guide illustré de la culture coréenne, écrit avec l’anthropologue Benjamin Joinau.
Frédéric felder
Frédéric Felder est auteur, dessinateur, acteur et éditeur, lauréat en 2010 du prix du ”Off du Off” du festival d’Angoulême, le distingué prix Schlingo. Pendant ses études aux Beaux-Arts de Perpignan, il publie des planches pornographiques dans un hebdo du coin. Ce qui a deux conséquences immédiates : il trouve sa vocation et se fait renvoyer de l’école. Il joue et écrit pour l’émission Groland, sur Canal +, mais s’épanouit surtout en tant que dessinateur RMIste (nom de plume: Franky Baloney) et arrive à cette conclusion : “Je préfère être du bon côté du crayon : pas celui qui dessine mais celui qui signe les chèques”. Il devient donc éditeur pour un collectif originaire d’Albi, les Requins Marteaux, et reprend avec les dessinateurs Cizo et Winshluss la direction de Ferraille Illustré. Avec Cizo, il dirige aussi la collection BD Cul, qui comme son nom ne l’indique pas, est une collection de BD d’auteurs. Récemment, la Charente Libre a titré une interview de lui : “Rencontre avec un allumé”.
James ferguson
James Ferguson est dessinateur de presse pour le Financial Times, le quotidien anglais au million d’abonnés, imprimé chaque jour dans dix-huit villes, sur quatre continents. Depuis vingt-cinq ans, il illustre la rubrique Lunch with the FT, un grand entretien sur une page. Le principe ? Un journaliste réalise l’interview d’une personnalité n’importe où dans le monde, autour d’un repas au restaurant (le journal règle la note, déontologie oblige). Loin des déjeuners en ville, James Ferguson avait été repéré par une éditrice du Financial Times, alors qu’il gagnait sa vie comme chauffeur de poids-lourds. C’est ainsi qu’il est entré à la rédaction du supplément “bling bling” de l’austère journal, judicieusement nommé How to spend it… C’est vrai ça, comment dépenser son argent ?
Jacques ferrandez
Jacques Ferrandez est auteur de bande dessinée. Né à Alger pendant les “événements”, installé ensuite à Nice, il a passé plus de vingt ans à narrer l’histoire commune entre la France et l’Algérie (Carnets d’Orient, en dix volumes). Il publie aussi des carnets de voyage sur les pays de la Méditerranée, et adapte de la littérature en bande dessinée : du polar avec Tonino Benacquista, aux grands classiques avec Pagnol et Camus. Il est contrebassiste dans un quintette de jazz et ne s’énerve plus quand on l’appelle Monsieur Fernandez.
Emilie gleason
Émilie Gleason est autrice de bande dessinée, lauréate du prix « révélation » du plus grand festival de BD du monde, le festival d’Angoulême pour son album Ted, drôle de coco, un portrait de son frère autiste Asperger. « Mûr et libre », « empathique, effréné et doux », « foisonnant et coloré » : ce qui était au départ son projet de fin d’études aux Arts déco de Strasbourg a enthousiasmé les journalistes. Depuis, elle a publié 18 livres, certains à l’humour « pipi-caca », d’autres plus sérieux comme Junk Food, une enquête sur la malbouffe.
Emmanuel guibert
Emmanuel Guibert est auteur de bandes dessinées et scénariste. Il dit souvent “Ariol c’est moi”. Et aussi “Dessiner, cela permet de détacher des morceaux de réel et de les emporter chez soi…” Cette année, il a reçu le prix Goscinny du Festival d’Angoulême pour l’ensemble de son œuvre. On peut pas faire beaucoup mieux. Il peut tout faire d’ailleurs : enchanter les petits avec ses héros Ariol et Sardine de l’espace (dessiné par Joan Sfar puis Mathieu Sapin), raconter la vie des autres (La Guerre d’Alan, Le Photographe, des Nouvelles d’Alain), documenter l’Histoire en BD (Brune, sur la montée du nazisme, son premier livre), croquer l’Italie (Italia) et même pousser la chansonnette.
Elsie herberstein
Elsie Herberstein est dessinatrice, diplômée des Arts-Déco à Paris. Son métier, c’est de réaliser des reportages à l’aquarelle. Depuis deux ans, elle se rend à Vienne, sa ville natale, une semaine par mois, pour s’immerger dans des foyers d’accueil de nuit, des appartements de réinsertion, des cours d’allemand pour demandeurs d’asile. Le livre qu’elle en a tiré a été publié, en Autriche, sous le titre Elsies Reise durch die Vinzi-Rast. Une campagne de financement participatif est en cours pour une version française chez La Boîte à Bulles. Elle travaille aussi sur commande : mariages de la jet set, conseils d’administration, tournages de cinéma. Et ses pinceaux préférés ? En poils de petit-gris (un écureuil nordique) ou en martre (du vison). Et pour les couleurs ? Bleu de céruléum, écarlate de cadmium, jaune de Naples, terre de Sienne brûlée et gris de Davy.
Jeroen janssen
Jeroen Janssen est auteur de bande dessinée et illustrateur. Il aime le vert, celui du flanc des volcans, celui des mille collines, celui des vallées du Rwanda, où il a commencé à écrire de la BD. Il était alors professeur à l’école d’art de Nyundo, sur la rive nord du Lac Kivu, à la frontière congolaise. C’était de 1990 à 1994. Le sujet de son premier album, Muzungu, Sluipend gif (ce qui signifie “homme blanc, poison insidieux”) primé au festival d’Haarlem, est – pouvait-il en être autrement ? – le génocide rwandais de 1994. De retour en Belgique, il vit mille vies : aide-soignant en milieu psychiatrique, assistant bibliothécaire, facteur, enseignant, jardinier (le vert !) tout en continuant à dessiner des histoires. Sur le Rwanda, évidemment (une fable, La Revanche de Bakamé, avec Pieter van Oudheusden), mais aussi sur sa Flandre natale (un reportage pour la revue XXI). Il prépare un livre sur Franz Schubert et un autre sur Che Guevara. Quel rapport entre le maître de la musique romantique et l’icône de la révolution ? Aucun, évidemment. C’est ça qui lui plaît.
Diane le feyer
Diane Le Feyer est illustratrice pour la jeunesse et animatrice de dessins animés 2D (en 2 dimensions). L’héroïne de son enfance “courait la nuit en haut des toits, un poignard florentin à la taille, des gadgets partout”. C’est Fantômette, bien sûr! Elle donne de la force à Diane, qui intègre une école d’art (Emile Cohl, à Lyon) car elle ne pense qu’à une chose : les dessins animés. Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle émigre en Irlande, puis au Canada pour en faire son métier, bifurque un temps vers l’animation de jeux vidéo, puis se tourne vers… les livres pour enfants. Un jour, on l’appelle au téléphone : “Bonjour, ce serait pour dessiner une petite fille insupportable”. Elle répond “Super !” La petite fille, c’est Mortelle Adèle, qu’elle dessine depuis le tome 8. C’est elle qui enseigne désormais à Emile Cohl, à des jeunes gens à qui Adèle a, peut-être, donné de la force.
Pascal lemaître
Pascal Lemaître est illustrateur et prof dans l’école où jadis il étudia : l’École Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre, à deux pas d’ici. Serait-ce donc un “brusseleir” pur jus ? Pas du tout. Il a vécu à New York City et travaillé pour les meilleurs titres de la presse mondiale : le New Yorker, le New York Times et le Wall Street Journal. Il a illustré les textes de gens brillants – le philosophe Edgar Morin, le cuisinier Michel Troisgros – et publié des albums pour la jeunesse écrits par… Toni Morrison, une star américaine, prix Nobel de littérature. Edgar, Michel, Toni, Pascal, une question : comment atteindre le plein emploi de soi-même?
Guillaume long
Guillaume Long est auteur et illustrateur « pour la BD jeunesse et vieillesse”. Ça va de J’aime Lire à Le 1 hebdo, de Tétine Man au “seul livre de cuisine à offrir des heures de lecture et de rire” (dixit Les Inrocks) : À boire et à manger. C’est le nom du blog qu’il anime sur le site du Monde depuis 15 ans. C’est donc un pionnier du numérique et, aussi, un as des campagnes de financement participatif : son Abécédaire délicieux a été auto-édité. Il parle parfois de lui-même à la 3e personne : “Guillaume Long, né au pays du chocolat et des banques, est diplômé des Beaux-Arts d’une ancienne ville minière de la Loire”.
Vahram muratyan
Vahram Muratyan est artiste et designer graphique. Il est l’auteur de Paris vs New York, ouvrage qui célèbre les deux villes à travers un match visuel et amical, puis de Tick Tock, illustrant nos vies à mille à l’heure. Pour M le Magazine du Monde, il a croqué chaque semaine la ville puis les people, et apparait régulièrement dans Elle. De Prada à Air France, il choisit ses collaborations avec soin. A l’été 2016, il est l’invité de la revue Feuilleton pour un numéro spécial La France vue de l’étranger et prépare son prochain livre visuel pour 2017.
François olislaeger
François Olislaeger est dessinateur de BD, ancien pensionnaire de la Villa Médicis. Il dit : “Je veux sortir la bande dessinée de ses cases, étendre le domaine de la bulle”. Son premier dessin de presse ? Un concert de jazz. La suite était (attention jeu de mots) toute tracée : ce sera le spectacle vivant. Après avoir assisté à 100 pièces de théâtre, il publie Carnets d’Avignon mais s’aperçoit qu’il aime la danse. Il s’en entretient avec Mathilde Monnier, chorégraphe. De leur rencontre naît un livre sur le processus créatif. Il vient de publier Écolila : fable écologique à l’usage de l’amour d’un père pour sa fille.
Matthias picard
Matthias Picard est auteur de bande dessinée. Il évoque ses jeunes années avec une certaine éloquence : “J’ai grandi à Reims, la ville du champagne. J’ai été étudiant en graphisme à Chaumont, la ville du tuning. J’ai fait l’École des arts décoratifs à Strasbourg, la ville de la saucisse”. Il collabore au fanzine “de qualité supérieure” Ecarquillettes, à la revue Lapin de l’éditeur de BD L’Association puis publie un album documentaire, Jeanine, sur une voisine prostituée à la vie héroïque. Son album suivant, Jim Curious, sans paroles et en 3D, raconte un petit scaphandrier explorant les fonds marins. Il a été publié dans 30 pays (sans frais de traduction, donc). Ça a plu au chanteur Matthieu Chedid, qui lui a demandé de mettre sa musique en dessins dans un livre-disque. Il vient de sortir la suite des aventures de Jim, Voyage à travers la jungle. Et la suite des aventures de Matthias ? “J’ai vécu dix ans à Paris, la ville du nougat et vis aujourd’hui à Marseille, la capitale de la France”.
Plantu
Plantu est dessinateur de presse. Il a vendu des escabeaux aux Galeries Lafayette, ce qui est un bon poste pour gravir les échelons. Il publie son premier dessin dans Le Monde en octobre 1972, sur la guerre du Vietnam. Il est en Une quotidiennement à partir de 1985. Six ans plus tard,il obtient le “Prix du document rare” au Festival du Scoop d’Angers, pour avoir fait apposer sur le même dessin les signatures du leader de l’OLP Yasser Arafat et de Shimon Peres, alors ministre des Affaires étrangères israélien, un peu plus d’un an avant les Accords d’Oslo. En 2006, il organise avec le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, un colloque à New York qui sera à l’origine de Cartooning for Peace, un réseau international de 145 dessinateurs et caricaturistes dont l’engagement consiste à “ne pas baisser le crayon”.
Aurélie pollet
Aurélie Pollet est réalisatrice de films animés et illustratrice. Ce qu’elle aime, c’est inventer des images pour parler du réel. Tout l’intéresse : la physique quantique (Les chats de Schrödinger chez Poing); la Mafia (AddioPizzo dans la revue Gibraltar), Paris (elle a lancé The Parisianer, un projet où 200 illustrateurs ont créé la Une d’un magazine imaginaire). Elle anime des émissions et des documentaires pour Arte : Karambolage, Culte, lecteurs sous influences (avec le journaliste David Brun Lambert, sur des romans qui ont changé la vie de leurs lecteurs) et bientôt Les Espionnes racontent avec Chloé Aeberhardt. Elle est diplômée des Arts Décos à Paris.
Robin
Robin est auteur de bande dessinée, directeur artistique du magazine Popi et illustrateur. D’ailleurs, il ne s’appelle pas du tout Robin mais Pascal. Sa ressemblance frappante avec un superhéros – l’acolyte de Batman – lui a valu ce surnom, qu’il a adopté comme nom de plume. Voilà pour la petite histoire. Quant à la grande Histoire, il adore tout particulièrement les 17e, 13e et 1er siècles : il a publié un récit graphique autour de Titus van Rijn, Le Fils de Rembrandt, puis a passé trois ans à dessiner Povorello, une biographie de François d’Assise et, enfin, vient de remporter un prix à Angoulême pour Les Larmes d’Esther. En 2014, le concept store Colette l’a invité à exposer les Skuggis, une série de photos, souvent des paysages, dans laquelle sont incrustés des personnages dessinés, souvent amoureux. Ce sont des Skuggis qui illustrent le programme que vous avez entre les mains.
Mathieu sapin
Mathieu Sapin est dessinateur de bande dessinée. Après avoir partagé son atelier parisien avec la fine fleur francophone du 9e art (Blain, Sattouf, Sfar), il invente un héros à qui la bière donne des super-pouvoirs (Supermurgeman) et fait un carton chez les enfants avec Sardine de l’espace et Akissi. La quarantaine approchant, il décide de s’attaquer à un sujet tout aussi marrant : la République française. Et publie quatre albums documentaires en immersion, en suivant une campagne, puis carrément, en s’installant au Palais de l’Elysée. Et il y a son best-seller, Gérard, sur les 5 ans qu’il a passés dans les pattes de Depardieu. Son dernier album, Le Ministère secret, est une chronique brindezingue avec Sarkozy et Hollande en super-héros.
Eleonore scardoni
Éléonore Scardoni est illustratrice, graphiste et graveuse. Son truc c’est la taille-douce – qui consiste à tracer des sillons millimétriques avec une pointe en acier. Mais elle maîtrise aussi les stylets numériques et la palette graphique. Elle aime la science-fiction, les mondes imaginaires et le Nord : son dernier album, La Grande Utö, porte le nom d’une île finlandaise. Elle est lauréate du prix de la première œuvre en bande dessinée de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Sergueï
Sergueï dessine dans Le Monde depuis 1982. Il y a quelques années encore, il passait régulièrement des bureaux du service Culture à la terrasse du journal par l’extérieur et pieds nus. Outre la varappe urbaine, il travaille ses talents au pluriel. Chanteur, compositeur, il est l’auteur de plusieurs disques (L’Homme Nu, 2007, label Nocturne), mais aussi de romans (Dieu, les anges et la femme, éd. Seuil, 2001). En 2000, il signe un “carnaval des Droits de l’Homme” dans les rues de Nice. Il aime que ses dessins offrent plusieurs lectures. Sergueï s’appelle en réalité Sergio. Il est officiellement multiple.
Posy simmonds
Posy Simmonds est un joyau de la couronne britannique : dessinatrice de presse, auteure de romans graphiques et membre de la Société royale de littérature – l’équivalent de l’Académie française. À 9 ans, elle dessine des comics pleins de crimes et de filles atypiques. À 23 ans, elle illustre des pages dans The Sun, The Times et Cosmopolitan, puis, à 27 ans, dans The Guardian. À 32 ans, elle y inaugurait dix ans d’un strip hebdomadaire sur la bourgeoisie anglaise de gauche. Enfin, à 42 ans révolus, elle se lance dans le roman graphique : d’abord Gemma Bovery, inspiré de Gustave Flaubert, adapté au cinéma par Anne Fontaine ; puis Tamara Drewe, d’après Thomas Hardy, grand prix de l’Association des Critiques et journalistes de BD, adapté au cinéma par Stephen Frears ; enfin Cassandra Darke, d’après Charles Dickens, sélectionné pour le prix du polar cette année à Angoulême. Elle a aussi écrit pour la jeunesse, sait imiter la reine d’Angleterre et produire, avec ses mains, de mélodieux bruits de pets.
Jean-philippe stassen
Jean-Philippe Stassen est dessinateur de bande dessinée. A 15 ans, pour rembourser des frais de nettoyage d’un rideau de fer à Liège, sur lequel son ami Hafid et lui-même avaient réalisé une magnifique fresque, il accepte un premier travail rémunéré : une BD sur l’immigration marocaine en Belgique. En 1994, l’actualité rwandaise change le cours de sa vie. Il publie Déogratias – une fiction graphique sur un jeune génocidaire – et continue ensuite à s’intéresser à l’histoire des anciennes colonies belges. En 2005, installé au Rwanda, il prend six mois pour lire Heart of Darkness de Joseph Conrad en V.O. Il en fait un livre avec l’historien Sylvain Venayre. Ses amis, et même ceux qui ne le sont pas, lui reconnaissent un certain talent de cuisinier (ah les boulets sauce lapin). Retour aux sources, son prochain livre Les Gentils se déroule à Liège. Il vit à Paris.
Caroline sury
Caroline Sury est auteure de BD et artiste graphique. Elle revendique une démarche underground et militante. Mais pas seulement : elle a longtemps illustré le supplément hebdo – pas vraiment punk – du quotidien La Provence. Elle a fondé il y a vingt-cinq ans la maison d’édition d’avant-garde Le Dernier Cri, à la Friche la Belle de Mai à Marseille, dont les livres, aux tirages ultra-limités, sont imprimés à la main. Elle est l’auteure de Bébé 2000 et Cou Tordu chez L’Association, deux récits graphiques où elle parle d’elle. Elle a un temps rangé ses crayons pour sortir le cutter et réalisé des travaux en papier découpé. Un temps seulement ! Sa nouvelle BD Un matin avec Mademoiselle Latarte est en sélection officielle cette année et fait donc partie des “43 livres triés sur le volet”– c’est ainsi que le Festival les présente – parmi lesquels seront distingués, demain à la même heure, six albums. Le suspense est insoutenable.
Marcelino truong
Marcelino Truong est illustrateur et auteur de bande dessinée. Il a commencé à raconter son enfance voyageuse en 2012 dans Une si jolie petite guerre – Saigon 1961-63, son premier roman graphique. Il relate la décennie suivante dans Give Peace a Chance paru en 2015 chez Denoël Graphic.
Nicolas wild
Nicolas Wild est auteur de bande dessinée, ancien élève de l’atelier d’illustration de la Haute école des arts du Rhin – les Arts-Déco de Strasbourg – et diplômé des Beaux-Arts de Boston. Son père est pasteur, ce qui aurait pu le lancer sur la voie de l’étude du bien, du mal et de l’existence de Dieu. Mais non. Il a certes publié Ainsi se tut Zarathoustra, distingué par le prix France Info de la bande dessinée d’actualité et de reportage, un livre qui, malgré son titre prometteur, n’a pas grand chose à voir avec le monothéisme. Il a sorti chez La Boîte à Bulles, Kaboul Requiem, troisième volet d’une trilogie afghane.
Ersin karabulut
Ersin Karabulut est auteur de bandes dessinées. À 16 ans, il publie sa première planche dans un journal satirique stambouliote. Et hop, c’était parti ! En Turquie, le dessin politique est une tradition vieille de plus d’un siècle. Pourtant, aujourd’hui, il en faut du cran pour être caricaturiste : le pays figure au 154e rang (sur 180) du dernier classement RSF de la liberté de la presse. Preuve en est, son Journal inquiet d’Istanbul, écrit en turc, n’a pas pu sortir en Turquie.